Éduquer les enfants à l’IA dès l'école primaire

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Éduquer les enfants à l’IA, ce n’est pas les confronter précocement à des outils complexes, ni leur apprendre à coder dès le CP. C’est leur donner, à l’école élémentaire, les repères essentiels pour comprendre le monde numérique dans lequel ils grandissent. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle ne se limite plus aux laboratoires ou aux experts : elle influence nos recherches en ligne, nos images, nos vidéos, nos recommandations, nos apprentissages. 

Mais pourquoi attendre l’adolescence pour éveiller l’esprit critique des enfants, une compétence qui nous semble primordiale quand on parle d'intelligence artificielle ? Dans les écoles du réseau Esclaibes International Schools, nous pensons que cette éducation commence bien avant. Dès le primaire et le début du collège, il est possible — et nécessaire — d’aborder les bases : apprendre à vérifier une information, analyser une image, repérer un biais cognitif, argumenter une idée, formuler une question et aborder aussi ce que l'intelligence artificielle soulève comme questionnements.

Autant de compétences fondamentales qui préparent les enfants à interagir intelligemment avec les outils de demain… et à rester libres dans un monde où les machines prennent de plus en plus de place.

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Pourquoi éduquer les enfants à l’IA dès le primaire ?

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Comprendre le monde numérique qui les entoure

L’intelligence artificielle ne relève plus de la science-fiction. Elle s’invite déjà dans le quotidien des enfants, sans que l'on s'en rende forcément compte... même si on les préserve des écrans et des smartphones. Ne serait-ce qu'avec les assistants vocaux à la maison, dans les voitures récentes ou parce qu'ils en entendent parler dans la famille ou via leurs camarades. 

Et cela peut générer de l’appréhension pour les parents, les adultes, qui deviennent la première génération à accompagner des enfants qui vont connaître l’intelligence artificielle dès leur plus jeune âge.

Certes, quand on parle d'intelligence artificielle, notamment générative, on pense immédiatement à ChatGPT, Mistral AI ou encore Gemini, DALL-E ou Copilot si l'on s'est un peu penché sur le sujet.  Mais l'IA est aussi présente quand on utilise des filtres photo, quand YouTube nous recommande des vidéos, quand notre navigateur traduit instantanément une page web. On la trouve même dans des outils de messagerie comme WhatsApp...

Assez rapidement, les enfants vont être amenés à utiliser ces technologies sans savoir qu’il s’agit d’IA. Et sans comprendre les mécanismes qui les sous-tendent.

Le gouvernement a par ailleurs annoncé qu'à partir de la rentrée 2025, un parcours de formation à l’intelligence artificielle sera proposé pour les élèves de 4e et 2de sur la plateforme Pix , toutes voies confondues. Obligatoire pour ces niveaux, il évaluera les compétences en IA et proposera ensuite un programme personnalisé, avec des modules sur le prompting, le fonctionnement des IA génératives, la gestion des données et leurs impacts environnementaux. 

C’est pourquoi éduquer les enfants à l’IA dès l’école primaire nous semble relever d'un enjeu éducatif majeur, afin de ne pas laisser les usages s’installer avant d’avoir fourni les clés pour les comprendre.
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L’omniprésence de l’IA : prévenir plutôt qu’interdire

Même si les réseaux sociaux restent officiellement interdits aux moins de 13 ans en 2025, même si les usages sont théoriquement encadrés, la réalité est là : les enfants croisent l’IA bien avant le collège.

Chez Esclaibes International Schools, nous pensons que la meilleure prévention passe par l’éducation, pas par la censure. Il ne s’agit pas de diaboliser l’intelligence artificielle, mais d’apprendre à vivre avec elle… avec lucidité.

Comme le dit la linguiste Claire Doquet dans La Matrescence (épisode 248) :

« L’IA est un assistant. Il faut savoir s’en servir, mais surtout savoir ce qu’on en fait. »

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Une initiation progressive dès l’élémentaire

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À partir de 2025, nos écoles introduiront des activités adaptées dès l’élémentaire à travers par exemple :

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• des jeux d’analyse d’images ;
• des activités de vérification d'informations et d'identification de sources fiables,
• des réflexions collectives sur la confiance, la vérité, l’apparence, etc.

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Nos équipes pédagogiques des écoles de Marseille, Paris 15e et Clichy se penchent sur le sujet.

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« Nous travaillons actuellement sur une nouvelle approche de nos pratiques et de nos outils de travail, comme les plans de travail dans nos écoles. À l'ère de l'IA générative, dans l'éducation, nos pratiques doivent évoluer. Et nos écoles doivent préparer les enfants à utiliser toute cette révolution par la formation à l'esprit critique, le sourçage des données, etc. », explique Amanda Ceselia, directrice pédagogique du groupe Esclaibes International School, enseignante 6-12 ans à l’école internationale de Marseille.

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L’objectif n’est pas de faire des enfants des experts de l’IA, mais de leur donner les bons outils pour rester critiques, créatifs et autonomes face à cette technologie omniprésente.

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Que change l'IA à l’école : esprit critique, sources, créativité

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Penser avant d’utiliser

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Éduquer les enfants à l’IA, ce n’est pas leur apprendre à devenir experts sur le sujet. C’est surtout leur transmettre des réflexes intellectuels : observer, questionner, vérifier, nuancer. Face à une IA qui génère des textes, des images ou des réponses à la chaîne, il est essentiel de savoir interpréter ce que l’on reçoit — et d’en comprendre les limites.

Dans les écoles internationales du réseau Esclaibes, ce travail commence dès le plus jeune âge, à travers des ateliers de philosophie, des discussions collectives, des activités d’analyse d’images ou de lecture critique.

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Vérifier, comparer, douter sainement

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L’IA peut produire des erreurs, reproduire des biais ou inventer des faits avec aplomb. Face à cela, les enfants doivent apprendre à

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• repérer les « hallucinations » de l'IA ;
• remonter à la source d’une information ;
• confronter plusieurs résultats produits selon les versions de l’IA ;
• développer leur vigilance.

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Avant même d’aborder directement les outils d’IA, des compétences fondamentales peuvent être préalablement développées, comme :

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• repérer une rumeur ou un mensonge ;
• valider une information à l’aide de plusieurs documents ;
• analyser une image, son cadrage, sa lumière, son intention.

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Ces notions peuvent d'ailleurs se faire à travers des documents et moments historiques, car la manipulation d'informations et d'images est bien antérieure à l'avènement de l'IA.  Les dictateurs du XXᵉ siècle ont ainsi eu recours à la retouche photo (sans logiciel informatique bien sûr), pour faire disparaître de célèbres clichés, leurs ennemis et opposants.

Dans nos écoles bilingues, il est également possible de comparer comment est raconté un même événement historique selon qu'il émane d'un manuel français ou américain par exemple. Ce type d'analyse peut permettre d'introduire la notion de biais cognitif et de point de vue.

Autant d’étapes essentielles dans une éducation aux médias et à l’image, qui prépare le terrain pour une utilisation critique de l’IA.

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Créer, structurer, guider

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Par ailleurs, utiliser une IA, ce n’est pas simplement cliquer sur un bouton. C’est formuler une demande, organiser une idée, ajuster une réponse. On parle de prompting. Et pour bien prompter, il faut savoir écrire, penser, structurer.

Cette pratique peut devenir un exercice de production d'écrit à part entière : rédiger une consigne précise, reformuler une question, améliorer une réponse insuffisante.

Plutôt que de freiner la créativité, l’IA peut alors la révéler et la structurer : elle pousse les élèves à mieux choisir leurs mots, à clarifier leur pensée, à interagir avec un outil… sans jamais renoncer à leur esprit critique.

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L’IA comme déclencheur de curiosité, pas comme outil imposé

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Éduquer les enfants à l’IA ne signifie pas les exposer à des écrans dès le plus jeune âge, ni leur imposer de nouveaux outils. Il s’agit plutôt d’en faire une occasion de réflexion, d’expression et d’émerveillement. Car bien utilisée, l’intelligence artificielle devient un levier de curiosité intellectuelle, et non une technologie de plus à consommer.

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Observer, comparer, s’interroger

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Un premier pas peut consister à proposer aux enfants de comparer deux images : une photo réelle et une image générée par IA. À eux d’identifier la différence, d’expliquer pourquoi l’une semble plus « vraie », et sur quels indices ils s’appuient. 

Pourquoi pas également prendre contact avec une rédaction pour leur demander comment ils vérifient l'information. Des médias comme France Infos avec sa rubrique Vrai ou Faux ou France Télévision et son service dédié à l'analyse des vidéos peuvent expliquer les investigations qu'ils mènent et comment ils discréditent l'information. 

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Sur le compte Instagram d’Internet sans crainte, dans le cadre du Safe Internet Day, Déborah Cohen-Tenoudji, enseignante, propose de mener une activité en 3 étapes pour sensibiliser les enfants à l’intelligence artificielle : 

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1. leur montrer un contenu généré avec une IA (photo, vidéo…), sans les en informer car « rien de tel que de se confronter à la “réalité” pour mieux comprendre » ; 
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2. après lecture, visionnage, leur demander ce qu’ils en pensent, ce qu’ils ressentent, puis leur dire que cela est réalisé avec de l’intelligence artificielle et recueillir leurs impressions ; leur demander également s’ils savent comment cela a été fabriqué, s’ils trouvent que ça ressemble à la réalité ; 
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3. réfléchir ensemble aux dangers et aux avantages de l’utilisation de l’IA.

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Ces activités, simples en apparence, aiguisent le sens de l’observation, l’analyse des détails et la vigilance face à l’information visuelle. Elles peuvent s’étendre à des jeux « vrai ou faux ? » autour de phrases, d’images, de courts textes, pour introduire la notion de fiabilité et de preuve.

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Créer avec l’IA pour mieux penser sans elle

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Une autre piste consiste à utiliser l’IA pour stimuler la créativité des élèves, sans jamais la substituer à leur pensée. Par exemple : écrire une consigne à l’IA pour qu’elle invente un conte. Puis améliorer, détourner, corriger le résultat, ou en faire une parodie.

L’enjeu ? Montrer aux enfants que l’IA ne comprend pas vraiment : elle imite. Elle ne pense pas, elle reproduit. Cette prise de conscience valorise leur propre imagination, leur logique, leur capacité à structurer le langage.

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Nourrir la réflexion collective

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Enfin, l’intelligence artificielle soulève des questions philosophiques passionnantes qui ne manqueront pas d'émerger au fil des activités, des années, de la maturité des élèves.

L'IA peut-elle se tromper ? Peut-on lui faire confiance ? A-t-elle des intentions ? Ces interrogations nourrissent des ateliers de discussion dès le cycle 3, mais aussi des échanges informels à la maison. Des ateliers philo peuvent prendre place sur les questions de confiance, de peur aussi, de pouvoir encore.

Ce sont des occasions précieuses de travailler la nuance, l’argumentation, la posture éthique.

L’IA n’a pas vocation à remplacer l’enfant ni à guider l’apprentissage. Mais elle peut devenir un déclencheur d’étonnement et de questionnement, un objet de jeu intellectuel et d’expérimentation, accessible dès l’école élémentaire.

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Une éducation citoyenne, éthique et humaniste

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‍Éduquer les enfants à l’IA, c’est bien plus que les familiariser avec un outil. C’est leur apprendre à comprendre les systèmes invisibles qui influencent leur quotidien : algorithmes, suggestions automatiques, traitement des données personnelles…

En leur donnant les clés de lecture du monde numérique, on leur permet d’exercer leur liberté de penser.

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Comprendre les mécanismes pour mieux choisir

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Derrière une vidéo, une publicité ou une réponse automatique, il y a souvent un algorithme. Savoir qu’il ne montre pas « la vérité », mais ce qui a été programmé pour retenir l’attention, c’est déjà un acte de lucidité.

C’est cette vigilance que nous voulons transmettre : ne pas consommer sans comprendre.
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Croiser les enjeux pour mieux s’engager

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L’éducation à l’IA ne se pense pas isolément. Elle rejoint l’éducation aux médias, à la citoyenneté numérique, à l’éthique  mais aussi aux grands défis de notre époque comme l’écologie (impactée entre autres par l’intelligence artificielle : belle connexion entre les sujets) ou les droits humains.

À travers les ateliers philo, les projets collectifs, les échanges en classe, les enfants apprennent à formuler leurs idées, à débattre, à prendre position. Ils développent des compétences civiques aussi précieuses que leur savoir académique.

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Éveiller à l’IA, c’est éveiller à la liberté de penser

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Dans nos écoles internationales, nous pensons que former à l’IA contribue à développer l’esprit critique, les capacités d’analyse et de nuance. Il ne s’agit pas d’apprendre à se méfier de tout, mais à comprendre pour pouvoir choisir en conscience.

Un enfant qui apprend à penser par lui-même aujourd’hui saura dialoguer avec le monde de demain.

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