Développement des sens chez l’enfant avec les pédagogies actives

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Dès ses premiers mois de vie, l’enfant découvre le monde avec son corps. Il observe, touche, goûte, écoute, sent… Ces explorations sensorielles ne sont pas anodines : elles sont le fondement de tous ses apprentissages futurs. Car le développement des sens chez l’enfant est intimement lié à son développement intellectuel, émotionnel et moteur. Pour accompagner cet éveil sensoriel, les pédagogies actives — dont la pédagogie Montessori — offrent un cadre précieux, où chaque sens est sollicité avec intention, respect du rythme et joie d’apprendre.
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Qu'entend-on par développement sensoriel ? Pourquoi est-il si important dès le plus jeune âge ? Et comment l’encourager concrètement à la maison comme à l’école, grâce à des approches pédagogiques riches, variées et profondément humaines.
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Qu’est-ce que le développement des sens chez l’enfant ?

L'éveil sensoriel  chez l’enfant désigne l’ensemble des processus par lesquels il apprend à percevoir, reconnaître, affiner et organiser les informations sensorielles qu’il reçoit du monde qui l’entoure. C’est un processus naturel, progressif, profondément lié à l’exploration : c’est en bougeant, en manipulant, en expérimentant, en vivant des expériences concrètes que l’enfant développe ses perceptions.
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On parle souvent des cinq sens traditionnels :

• la vue ;
• le toucher ;
• l’ouïe ;
• l’odorat ;
• le goût.

Mais d’autres sens, souvent oubliés, jouent un rôle tout aussi fondamental dans la construction de l’enfant :

• l'interoception (capacité à ressentir son corps de l'intérieur) ;
• la thermoception (sens qui permet de ressentir la chaleur  et le froid) ;
• la proprioception (connaissance de la position de son corps dans l’espace) ;
• la nociception (le sens qui permet de ressentir la douleur).

Albert Moukheiber cite les 9 sens dans cette vidéo extraite d'un épisode du podcast Sismique. Tous ces sens sont à la fois des portes d’entrée vers le monde extérieur et des outils de construction intérieure.

À noter que certaines personnes peuvent être privées dès la naissance ou suite à une maladie, un accident, d'un ou de plusieurs de ces sens. On pense notamment à la vue, à l'ouïe, mais certaines personnes naissent sans odorat ou le perdent suite à un virus. On parle dans ce cas d'anosmie. Autre exemple, plus rare, certaines personnes sont insensibles à la douleur (insensibilité congénitale à la douleur (ICD)).
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Plus l’enfant développe une perception fine et variée de son environnement, plus il est capable de comprendre ce qu’il vit, d’organiser ses expériences, de structurer sa pensée. Le développement sensoriel est donc la base de tous les apprentissages : il prépare à la lecture, à l’écriture, au raisonnement mathématique, à l’expression orale… mais aussi à la régulation émotionnelle, à la motricité, à la créativité.
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« Rien n’est dans l’intellect qui ne soit d'abord dans le sens »,

un principe dont la paternité a été attribué à Aristote.

Avant de pouvoir penser, l’enfant perçoit. Avant de pouvoir raisonner, il explore. En cela, stimuler les sens, c’est nourrir la pensée.
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Pourquoi stimuler les sens dès le plus jeune âge ?

Dès la naissance, l’enfant découvre le monde à travers ses sens. Sa bouche explore, ses mains saisissent, ses yeux scrutent, ses oreilles s’ouvrent aux sons qui l’entourent. Cette exploration sensorielle n’est pas un simple jeu : c’est une nécessité pour construire sa compréhension du monde, son langage, sa pensée.
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Les périodes sensibles selon Maria Montessori

Maria Montessori a identifié ce qu’elle appelait des périodes sensibles : des fenêtres temporelles pendant lesquelles l’enfant est naturellement attiré par certains types de stimulations. Entre 0 et 6 ans, il traverse notamment une période dite de raffinement des sens, durant laquelle il cherche à affiner ses perceptions, à distinguer, classer, comparer.
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C’est pourquoi la pédagogie Montessori accorde une place si importante aux activités sensorielles, notamment entre 3 et 6 ans. À cet âge, le cerveau est particulièrement réceptif aux expériences concrètes, et le matériel sensoriel permet à l’enfant de transformer ce qu’il perçoit en apprentissages durables.
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On note aussi la période sensible du mouvement coordonné, qui se développe notamment à travers la motricité libre, concept développé par Emmi Pikler.
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Stimuler les sens, c’est développer toutes les intelligences

Lorsque l’enfant trie des objets par taille, texture ou couleur, il exerce ses capacités logiques et mathématiques. En nommant ce qu’il sent, touche ou goûte, il développe son vocabulaire et sa pensée linguistique. En bougeant, en ajustant ses gestes, en s’orientant dans l’espace, il affine sa motricité globale et fine.

Le développement sensoriel touche aussi à des compétences plus subtiles et pourtant essentielles :

• la concentration (tenir son attention sur une odeur, une texture, un son) ;
• la mémorisation (se rappeler une séquence sensorielle),
• la capacité à faire des choix, à argumenter, à se repérer dans le temps et l’espace.

Comprendre et interagir avec le monde

Un enfant dont les sens sont sollicités de manière riche et équilibrée devient plus attentif, plus conscient de lui-même et des autres. Il apprend à identifier ce qu’il ressent, à reconnaître ce qui est agréable ou dérangeant, à faire des liens entre ses perceptions et ses émotions.

Autrement dit, le développement sensoriel est une passerelle entre l’enfant et le monde. Il nourrit à la fois la confiance en soi, la capacité d’adaptation et l’empathie.

C’est pour cela qu’il est essentiel de proposer des expériences sensorielles variées dès le plus jeune âge, dans un cadre bienveillant et stimulant.
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Le rôle de la pédagogie sensorielle dans le développement des sens

Le développement sensoriel ne se fait pas “tout seul” : il a besoin d’un cadre bienveillant, structuré et enrichi de propositions adaptées. C’est exactement ce que proposent les pédagogies actives, et notamment la pédagogie sensorielle de Maria Montessori, qui place les sens au cœur des apprentissages.
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Les principes de la pédagogie sensorielle

La pédagogie sensorielle repose sur une idée simple : les sens sont les portes d’entrée de la connaissance. Plus un enfant est invité à voir, toucher, sentir, goûter, écouter de manière active, plus il développe sa capacité à comprendre, à comparer, à réfléchir.
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Plutôt que de transmettre une connaissance abstraite, cette pédagogie invite l’enfant à expérimenter d’abord avec son corps, pour ensuite construire ses propres représentations mentales. L’abstraction ne vient qu’après l’action.
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L’approche Montessori : un matériel conçu pour les sens

Dans la pédagogie Montessori, le matériel sensoriel occupe une place centrale, notamment entre 3 et 6 ans. Il est conçu pour :

• isoler une qualité sensorielle à la fois (forme, poids, texture, température…) ;
• être auto-correctif, c’est-à-dire permettre à l’enfant de repérer ses erreurs seul ;
• favoriser la répétition et la concentration.

Tour rose, escalier marron, barres rouges puis rouges et bleues, cylindres, tablettes rugueuses, boîtes à sons ou à odeurs… chaque matériel est une invitation à affiner un sens, à classer, comparer, ordonner. À travers cette manipulation répétée, l’enfant affine ses perceptions, structure sa pensée, développe sa précision gestuelle.
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« L’intelligence remontera de la main à la tête », écrivait Bergson.
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L’importance du geste, du mouvement, de la manipulation

Dans une pédagogie sensorielle, le geste n’est jamais accessoire. Il est au contraire au cœur de l’apprentissage. Verser, transvaser, toucher, presser, tracer, assembler… chaque mouvement prépare des acquisitions futures (tenue du crayon, calcul, lecture), tout en développant la concentration, la coordination œil-main et le plaisir de faire.

La manipulation permet également à l’enfant de sentir ses réussites, de s’auto-évaluer, de s’ajuster. Cette autonomie dans l’apprentissage est l’un des grands apports des pédagogies sensorielles.
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Les apports complémentaires d’autres pédagogies actives pour l'éveil des sens

Si la pédagogie Montessori a théorisé et structuré l’approche sensorielle, elle n’est pas la seule à valoriser l’éveil des sens.

• La pédagogie Reggio Emilia insiste sur l’environnement comme « troisième éducateur ». Les matériaux naturels, l’esthétique des lieux, la lumière, les couleurs, les sons sont pensés pour éveiller la curiosité sensorielle et encourager l’expression de l’enfant par 100 langages différents.
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• L’approche Pikler-Lóczy, évoquée plus haut, centrée sur les 0-3 ans, valorise l’autonomie motrice et sensorielle dès le plus jeune âge. Les objets sont simples, non figuratifs, variés dans leurs textures. L’enfant est libre de ses mouvements, ce qui lui permet d’explorer selon ses besoins, dans un environnement préparé et sécurisé.
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• L’éducation par la nature, née au sein des Forest Schools en Scandinavie propose une expérience sensorielle directe et non filtrée : marcher pieds nus, sentir la terre, écouter les sons du vivant. Les enfants explorent librement l’environnement naturel, apprennent à en prendre soin et développent leur relation à la nature ainsi qu’aux autres. On retrouve quelques-uns de ces principes dans l'école du dehors.
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Les activités sensorielles incontournables

Pour soutenir le développement des sens chez l’enfant, rien ne remplace donc l’expérience concrète et répétée. À chaque âge, des activités spécifiques peuvent nourrir l’éveil sensoriel, en respectant les besoins et les périodes sensibles de développement. De la simple exploration à la construction des apprentissages abstraits, les sens accompagnent le chemin de l’enfant, main dans la main avec la pédagogie active.
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De 0 à 3 ans : éveil des sens au quotidien

Chez les tout-petits, l’éveil sensoriel passe avant tout par l’exploration libre. L’enfant touche, goûte, secoue, observe, écoute… pour découvrir les propriétés du monde.
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Quelques incontournables à proposer à la maison ou à la crèche :

• Hochets variés : formes, matières, sons différents.
• Balles sensorielles : douces, rugueuses, piquantes, souples, lestées…
• Bouteilles sensorielles : objets colorés, liquides, paillettes, grains… à observer, agiter, écouter.
• Tapis d’éveil et miroirs : explorer avec le corps, observer ses mouvements, découvrir les reflets.
• Boîtes à trésors ou paniers d’objets : collection d’éléments du quotidien à manipuler librement (cuillère en bois, galet, anneau métallique…).

L’objectif ? Nourrir la curiosité naturelle, stimuler les cinq sens, favoriser l’autonomie motrice, et surtout : multiplier les connexions neuronales.

De 3 à 6 ans : la vie sensorielle Montessori

Entre 3 et 6 ans, l’enfant entre dans une phase d’affinement sensoriel. Il aime comparer, classer, ordonner. C’est l’âge d’or de ce que Maria Montessori appelait la vie sensorielle.
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Le matériel proposé dans les ambiances Montessori est d’une grande richesse. Pour n'en citer que quelques-uns :

• Tour rose : blocs de différentes tailles à empiler (taille et volume).
• Barres rouges : barres de même largeur mais de longueurs différentes (longueur).
• Tablettes rugueuses : explorer les textures du bout des doigts.
• Boîtes à odeurs et à sons : comparer, deviner, faire des paires.
• Cylindres, blocs colorés, tissus à trier, planches rugueuses, etc. : jeux de gradation, de discrimination visuelle ou tactile.

Ces activités développent la précision du geste, la concentration, la pensée logique — et préparent aussi à la lecture, à l’écriture, aux mathématiques.

Au-delà de ce matériel, on peut mettre en place en classe et à la maison, nombre d'activités avec du matériel du quotidien, activités qui contribueront au développement des sens de l'enfant.
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À la maison, à l'école, inutile de tout acheter. On peut proposer :

• des jeux de mise en paires de textures (papier de verre, feutrine, éponge, aluminium…) ;
• des ateliers de tri (pompons, boutons, perles, objets de la nature…) ;
• des boîtes mystères pour deviner au toucher ;
• des explorations olfactives (épices, herbes, fleurs séchées) ;
• des ateliers cuisine pour manipuler, sentir, goûter ;
• des activités de transvasement avec cuillère, pince, petit pot à lait et même éponge pour l'eau (riz, pâte, lentilles, petites perles, petits objets divers, eau, etc.).

Sans oublier les puzzles, en commençant par ceux à encastrement, la pâte à modeler, les gommettes, la peinture au doigt, puis au rouleau, pinceau, le sable magique aussi.
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Après 6 ans : les sens au service des apprentissages

Avec l’entrée dans les apprentissages dits « formels », on pourrait croire que les sens prennent moins de place. C’est tout le contraire dans les pédagogies actives.

Les enfants continuent à apprendre avec leurs mains :

• Les perles dorées (dès la maternelle d'ailleurs) permettent de manipuler les unités, dizaines, centaines, milliers : la base du système décimal devient tangible.
• Le matériel de fractions, les volumes géométriques, les barres de géométrie rendent visibles et manipulables des notions abstraites.
• La grammaire Montessori, avec ses symboles et ses formes à toucher, engage aussi le sens visuel et kinesthésique.

En manipulant, l’enfant comprend. Et en comprenant par le corps, il consolide en profondeur.

4 conseils pour créer un environnement sensoriel riche et adapté

Le développement des sens ne dépend pas seulement des activités proposées. Il repose aussi — et peut-être surtout — sur la qualité de l’environnement dans lequel l’enfant évolue. L’environnement est un « éducateur silencieux » : il parle à l’enfant, le stimule ou l’entrave, selon la manière dont il est pensé.

1 - Un espace calme, esthétique et ordonné

Un environnement sensoriel efficace ne signifie pas un empilement d’objets colorés et de sons multiples. Au contraire, c’est la sobriété réfléchie qui permet à l’enfant de se concentrer, d’observer finement, d’explorer avec tous ses sens.

• Un lieu calme, où le bruit est limité pour favoriser l’attention auditive.
• Un espace ordonné, où chaque chose a sa place, pour aider l’enfant à se repérer et à structurer sa pensée.
• Une ambiance esthétique, harmonieuse, où les matériaux sont choisis avec soin (bois, tissus naturels, couleurs douces), qui invite à la contemplation.

Une classe ou une maison bien pensée inspire l'enfant, le rassure, l’encourage.

2 - Du matériel accessible et adapté

Pour qu’un environnement favorise l’éveil sensoriel, le matériel doit être à portée de l’enfant : visible, manipulable sans aide, présenté de manière attractive.

• Des étagères basses, ouvertes.
• Des objets du quotidien détournés (pinces, boîtes, bouteilles, paniers...).
• Du matériel sensoriel classé par type : odeurs, textures, sons…

Ce n’est pas tant la quantité qui compte, mais la qualité de la sélection, en lien avec les besoins de l'enfant et la cohérence dans l’organisation.

3 - Une limitation des stimulations inutiles

Dans notre monde saturé d’images, de sons et de sollicitations numériques, il est nécessaire de protéger l’attention sensorielle de l’enfant :

• en évitant les surcharges visuelles (trop d’affichages, couleurs vives, écrans) ;
• en réduisant le bruit ambiant : privilégier le silence, les sons naturels, les voix douces ;
• en éloignant les écrans, qui sollicitent trop intensément la vue et l’ouïe sans solliciter les autres sens.

En limitant les stimulations superficielles, on rend l’enfant plus disponible aux expériences profondes et multisensorielles.

4 - Des expériences réelles et incarnées

Le meilleur outil pédagogique reste… le réel. L’enfant a besoin d’expériences concrètes, vécues avec tout son corps.

• Observer la nature : ramasser, sentir, écouter, toucher, planter…
• Cuisiner ensemble : peser, mélanger, goûter, découper.
• Créer avec ses mains : modeler, peindre, découper, tisser, construire.
• Explorer des lieux variés : jardin, marché, musée, ferme…

Ces expériences simples, accessibles à tous, permettent à l’enfant de connecter ses sens à son intelligence, et son intelligence au monde.

Le développement des sens et l’autonomie

Stimuler les sens ne vise pas seulement à affiner les perceptions de l’enfant. C’est aussi une base essentielle pour développer son autonomie. En apprenant à manipuler, à comparer, à classer, à reconnaître, l’enfant devient acteur de ses apprentissages… et de son quotidien.

Prenons l’exemple d’activités simples comme :

• verser de l’eau d’un pichet à un verre ;
• transvaser des graines à l’aide d’une cuillère ;
• découper du papier avec des ciseaux adaptés ;
• casser des objets selon leur taille, leur texture ou leur couleur ;
• balayer la poussière et la ramasser avec la pelle ;
• nettoyer une table et l'essuyer ;
• composer un joli bouquet de fleurs fraîches dans un vase, etc.

Ces gestes, qui peuvent sembler anodins, exercent la coordination œil-main, la concentration, la précision — autant de compétences fondamentales pour l’autonomie.

Plus encore, chaque action réussie par l'enfant renforce la confiance en ses capacités. Il n’a plus besoin qu’on lui dise qu’il est capable : il le ressent dans son corps. Et cette estime de soi enracinée dans l’expérience sensorielle devient le socle d’un apprentissage libre, motivé et durable.
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4 conseils pour l'éveil sensoriel de l'enfant à destination des parents et éducateurs

Comment accompagner l’éveil sensoriel de l’enfant au quotidien ? Voici quelques repères simples et efficaces, issus des pédagogies actives :

1. Observer avant de proposer

Chaque enfant manifeste des préférences sensorielles : certains aiment manipuler, d’autres écouter ou regarder. L’observation attentive permet de repérer ces intérêts pour y répondre de façon ciblée. Certains enfants neuroatypiques peuvent également manifester des réticences avec certains sens (hyperesthésie) : le contact avec la peau, certaines textures sous les doigts ou dans la bouche, certains bruits, certaines odeurs leur sont parfois difficilement supportables. Il est important d'en tenir compte pour adapter le rythme de développement de ce sens.

2. Proposer sans surstimuler

Mieux vaut peu d’activités bien choisies que trop d’objets à la fois. Un cadre épuré et structuré favorise l’attention. Éviter la surstimulation permet à l’enfant d’aller en profondeur dans ses découvertes.

3. Encourager la répétition

Un enfant peut répéter la même activité de nombreuses fois sans se lasser. Cette répétition est une consolidation : elle affine la perception, renforce les connexions cérébrales et nourrit le sentiment de maîtrise.

4. Valoriser les découvertes sensorielles

Quand un enfant fait une remarque sur une odeur, une texture ou un son, accueillons sa sensibilité. Poser des questions, mettre des mots, enrichir le vocabulaire sensoriel, c’est l’aider à structurer sa pensée.

Le développement des sens chez l’enfant n’est pas un luxe pédagogique : c’est une clé essentielle de son développement global, qui ouvre la voie à des apprentissages vivants, incarnés, durables.

Les pédagogies actives, dont Montessori, offrent des outils concrets, éprouvés et adaptables pour accompagner cet éveil sensoriel à chaque âge. Mais au-delà d’une méthode, c’est un état d’esprit : faire confiance à l’enfant, lui offrir des expériences réelles et variées, et l’encourager à explorer le monde par lui-même.

Chaque sens développé est une porte ouverte sur la pensée, sur la curiosité, sur la liberté intérieure.