Comment concilier gourmandise et équilibre pour le petit-déjeuner des enfants ?

Comment alors aider son enfant à adopter un petit-déjeuner équilibré, sain et rassasiant, sans conflit ni frustration ?
La clé se trouve aussi dans la façon d’aborder ce moment : du temps, des rituels, de la douceur et de la diversité.

Au-delà des recommandations nutritionnelles, il s’agit d’installer un rythme serein et progressif. Voici des pistes concrètes pour transformer ce rendez-vous matinal en un moment apaisé et gourmand.

Considérer le temps comme un allié pour instaurer un petit-déjeuner équilibré

Il est primordial de s’accorder du temps pour installer progressivement les changements, quel que soit le domaine concerné. Pour faire évoluer le petit-déjeuner, les week-ends et les vacances sont des moments privilégiés. La diversité des propositions, la répétition, l’imprégnation, l’imitation créent l’espace nécessaire à l’envie de découvrir et d’essayer. Ce temps long favorise la réassurance de l’enfant et sa confiance en lui mais également en ses choix parmi les propositions de petit-déjeuner que vous lui faites

Prendre l’habitude de s’imprégner de l’ambiance du petit-déjeuner

Prendre le petit déjeuner, lorsque l’on est enfant et que l’on découvre les plaisirs de l’alimentation, c’est aussi s’imprégner d’un décor, d’une ambiance, d’odeurs et de saveurs que l’on ne retrouvera pas forcément lors des autres repas.

Il fait peut-être encore nuit, c’est encore calme dehors, on est encore en pyjama avec son Doudou. Il y a l’odeur du café des parents et du chocolat chaud, le pain grillé…

On peut favoriser cette imprégnation par la mise en place d’un nouveau rituel du soir : afin de créer une atmosphère et un « décor » propice à l’acte de petit déjeuner, on dressera la table du petit déjeuner, la veille, après le diner.

C’est d’ailleurs une autre façon de partager du temps de qualité avec son enfant : choisir un bol ou une coupelle, évoquer ce que l’on servira dedans et développer les compétences de numération par la même occasion. L’enfant devient acteur, il se projette sur le lendemain.
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Se délecter de propositions nouvelles sans créer de frustration

Plutôt que de chercher à supprimer les céréales préférées, et très sucrées, de vos enfants, continuez de présenter le bol tant attendu et si rassurant.

Mais, proposez également de picorer quelques noix que l’on casse ensemble ou de tartiner un peu de purée d’amandes sur une belle tranche de pain ou un pancake de la veille.

L’effet rassasiant de ces aliments aura un impact naturel sur la quantité de céréales ingérées. Et, progressivement, les enfants les délaisseront. Ils ont cette faculté de s’écouter et d’aller spontanément vers ce qui leur fait du bien.

Il n’y aura pas de place pour le regret et la frustration. Ils savent que le bol des céréales est un choix possible, pas une interdiction.

En associant régulièrement vos enfants au temps des courses, ils peuvent décider avec vous de ne pas racheter ces céréales.

Un jour de fatigue, de chagrin ou pour une occasion particulière, ils peuvent en réclamer de nouveau. Et, pourquoi pas ?

Diversifier le petit-déjeuner pour éveiller la curiosité alimentaire de l’enfant

Il y a des matins où l’envie de découvrir ne sera pas au rendez-vous. Dans ces cas-là, il est toujours judicieux d’avoir en réserve l’aliment qui fait mouche : le préféré, celui qui ne vous mettra pas en retard. C’est peut-être le biberon de lait que l’on avait laissé au fond du placard, le yaourt préféré, la confiture de Mamie qui fait oublier le pain un peu sec de la veille.

Pour les matins plus sereins, il sera aisé de proposer une palette d’alternatives et de contribuer, par la même occasion, à l’éveil sensoriel de l’enfant :

• une corbeille de fruits de saison ;
• des yaourts et du fromage aux textures variées ;
• des œufs selon différentes recettes ;
• un bocal d’oléagineux entiers – à partir de 6 ans en raison du risque de fausse route – et sinon en purée et dont on change la variété à chaque fin de pot.

Et, pour le produit céréalier, n’hésitez pas à prévoir plus de pâte à crêpes, à gaufres ou à pancakes quand ces douceurs s’invitent au goûter.

Vous pouvez également acheter des pains à base de différentes farines que vous ferez trancher et stockerez au congélateur. Il suffit de les passer au grille-pain et la bonne odeur finira de réveiller la tablée.

Et, surtout, on ne s’interdit rien. Les recommandations actuelles tendent vers un menu, sinon protéiné, tout du moins à saveur salée : pourquoi pas un reste de la quiche de la veille ou un croque-monsieur, quelques tomates cerises ou de la salade de riz quand la saison s’y prête.

Les restes sont souvent négligés au petit-déjeuner, mais ils sont une formidable occasion de mobiliser les souvenirs d’un pique-nique ou d’une soirée, et de se régaler, dès le matin, d’un plat que l’on apprécie.

C’est grâce à ces propositions alimentaires variées que les habitudes changeront à l’égard de la composition trop sucrée du petit déjeuner traditionnel.
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Montrer l’exemple pour encourager l’imitation et l’autonomie au petit-déjeuner

Dans la pédagogie Montessori, les jeux d’imitation occupent une place prépondérante. Ils participent au développement du processus d’autonomisation chez le jeune enfant. En effet, l’enfant apprend énormément en observant l’adulte et en reproduisant ses gestes.

En vous installant vous aussi à la table du petit déjeuner, vous contribuez à faire de ce repas un moment d’apprentissage qui a du sens pour vos enfants. Cette approche s’inscrit pleinement dans les principes de l’éducation bienveillante, centrée sur le respect du rythme de l’enfant et la qualité des interactions.

Ce premier repas de la journée, pris ensemble, c’est l’occasion pour eux :

• de goûter à un aliment dans votre assiette plutôt que d’oser en prendre dans son propre bol ;
• d’expliquer pourquoi il est important de petit-déjeuner : pouvoir aller au travail, à l’école, faire du sport, s’occuper du petit frère, jardiner…

Et, si vous-même n’avez pas l’habitude de prendre un petit déjeuner, vous observerez que c’est aussi souvent grâce aux enfants que l’on modifie ses habitudes. Essayez et vous verrez les bienfaits que l’on retire d’un bon petit-déjeuner pris en famille.

Répéter encore et encore pour ancrer la routine du petit-déjeuner équilibré

Répéter permet l’ancrage d’une habitude ainsi que le développement de la confiance en soi. Qu'il s'agisse du rituel du soir, des propositions qui plaisent ou de celles qui au premier abord ont déplu, ou encore de la nouveauté, répétez inlassablement.

Voyez ce repas sous un nouveau jour : en tant que premier repas de la journée, il influence fortement les choix alimentaires, l’énergie et même l’humeur dans les heures qui suivent.

Ainsi les envies de sucre, liées à un sentiment de fatigue, au stress, à une baisse soudaine d’énergie sont positivement corrélées à la quantité de sucre des aliments entrant dans la composition du petit déjeuner.

Un corps qui se réveille après un jeûne de plusieurs heures a besoin d’aliments lui fournissant une énergie douce grâce à une digestion lente. Ce que le sucre, en trop grande quantité, ne sait pas apporter. Il libère une énergie aussi rapide que fugace.

Un petit déjeuner composé :

• d’un produit laitier ;
• d’acides gras de bonne qualité ;
• d’un produit céréalier le plus brut possible ou fait maison ;
• et d’un fruit, entier et non en jus ;
• voire de quelques légumes si appétence ;  

participe à une meilleure régulation du poids et à une meilleure gestion des émotions.
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Se faire accompagner pour vivre un petit-déjeuner serein en famille

Le temps passé à table se doit d’être serein. C’est une évidence physiologique, afin de faciliter la digestion. On sait comme le ventre est porteur des émotions, d’autant plus chez les enfants pour qui avoir mal au ventre peut s’avérer le reflet d’un repas pris à la hâte ou dans un contexte peu favorable. On souhaite éviter au maximum les conflits et les larmes à ce moment-là.

Les repas doivent permettre de construire un recueil de souvenirs visuels, olfactifs et gustatifs propice à une relation saine avec la nourriture.

En cas de difficultés d’organisation, de manque d’idées, de problématiques liées à l’oralité, d’une diversification alimentaire compliquée, n’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de l’alimentation : médecin nutritionniste, diététicien·ne nutritionniste, nutrithérapeute.

FAQ  - Petit-déjeuner équilibré pour enfant

Mon enfant entre à l’école et il veut toujours son biberon, que faire ?

Il vaut mieux un biberon de lait confortablement installé à la maison ou dans la voiture, qu’un petit estomac vide. Pour installer des changements durables, il faut se défaire des préjugés et des idées reçues.  Sans compter qu’une première rentrée en maternelle, c’est déjà un sacré changement d’habitude, alors autant prendre le temps pour faire évoluer ce petit déjeuner.

Entre un bol renversé créant un début de journée chaotique et un biberon accompagné de quelques morceaux de fruits ou de quelques bouchées de tartines, le choix semble évident.

Mon enfant n’a pas faim quand il se lève, comment faire pour qu’il prenne son petit-déjeuner ?

Le manque d’appétit au réveil peut être lié à un repas trop copieux la veille au soir, à un coucher et/ou à un endormissement trop tardif, d’où des difficultés à se réveiller qui vont faire qu’il n’a que peu de temps pour petit déjeuner.

Envisagez de revoir les routines du soir afin de lui laisser davantage de temps au réveil pour se laisser tenter par les gourmandises et les propositions évoquées dans l’article.

On peut aussi, au début du processus de changement d'habitudes, prioriser un temps calme autour du réveil et emmener pour le trajet un biberon, un yaourt à boire ou une crêpe, une gaufre, un pancake ou encore une part de gâteau (type cake ou gâteau au yaourt) faits maison.

L’idéal est d’éviter, dans la mesure du possible, les produits industriels pour leur teneur en sucres et additifs.

Mon enfant préfère les produits industriels au fait maison, comment agir ?

Lorsque l’on souhaite établir de nouvelles habitudes, il est essentiel de considérer une période de transition. Par exemple, on garde le biscuit industriel préféré pour le goûter, accompagné d’un fruit et/ou d’un produit laitier et on introduit le fait maison au petit déjeuner.

Cuisiner avec votre enfant les goûters de la semaine lors d’un dimanche pluvieux leur permettra de se sentir impliqués et valorisés. Ils seront plus enclins à déguster ce qu’ils connaissent pour l’avoir réalisé avec vous.

Article rédigé par Isabelle Bouclier, nutrithérapeute, à retrouver sur Instagram, LinkedIn, Facebook.